PÌETÀ
De Jacques DUPRESSY
21 mars – 07 avril 2023
Présentation et échange avec Jacques Dupressy le 30 mars à 18h

Des milliers de femmes, d’hommes, souvent accompagnés d’enfants, quittent leur pays pour fuir la guerre, la famine, les discriminations, les humiliations, la torture ou tout simplement la certitude de n’avoir aucun avenir.
Ils se tournent vers des pays jadis colonisateurs qui ont pillé leurs richesses et parfois retardé, voire anéanti, leur développement et leur droit à décider pour eux mêmes.
Poussés d’un ultime espoir ils bravent les mers sur de frêles esquifs et nombreux sont engloutis à jamais par les flots. Sont-ils morts ? Aucune certitude les concernant si ce n’est qu’ils ont disparu ! Que reste-t-il d’eux puisqu’aucun nom gravé ne peut témoigner d’une identité, puisqu’aucun tiret entre deux dates n’atteste d’une vie, puisqu’aucun emplacement ne situe leur dépouille ?
Il est trop tard pour regretter ou vouloir réparer, la mort est passée. Peut-être est venu, les concernant, le temps de la compassion. Se laisser aller à un élan de commisération envers ceux, frères en humanité, qui, faute d’une main secourable, ont été accueillis par les flots d’une mer qui se substitue à la leur, comme pour dire que la boucle est bouclée.
Rien ne peut gommer la violence qui les a conduits à cette disparition, dont à défaut d’être coupables nous sommes peut-être responsables puisque incapables d’imaginer un monde différent.
Errer dès lors dans les limbes de leur non-existence pour tenter d’apercevoir le reflet d’un visage, quelques bribes d’une vie et attester à travers les onze stations de Pìetà que quelque chose les concernant à bien eu lieu..